Wiki ACAM
L’histoire de l’Aéroclub
Aix-Marseille
De l’Aéro Club de Provence à l’Aéro Club Aix-Marseille : une longue histoire
Ce récit retrace le développement de l’aviation de tourisme dans la région marseillaise et aixoise, à travers les histoires de l’Aéro Club de Provence (ACP) et de l’actuel Aéro Club Aix-Marseille (ACAM), dont les parcours sont étroitement liés.Origines de l’Aéro Club de Provence
Créé le 14 octobre 1908 à l’initiative de Paul Barlatier, l’ACP s’affilie en 1910 à l’Aéro-Club de France. Henri Fabre, pionnier de l’hydravion, en devient président entre 1920 et 1922. L’ACP organise dès 1910 des événements majeurs comme les « Semaines de l’Aviation » à Miramas et Marseille, attirant des foules considérables.L’essor de l’aviation de tourisme dans les années 30
Refusant initialement d’ouvrir une école de pilotage, l’ACP pousse le Dr Louis Gleize-Rambal à fonder en 1930 le Club Provençal de Tourisme Aérien (CPTA), dont la devise « Voler, faire voler » incarne une aviation accessible, familiale et formatrice. Très actif, le CPTA forme de nombreux pilotes et obtient des financements publics. L’ACP réagit en créant l’ACP2 avec une philosophie plus orientée vers le prestige et les événements médiatisés.Rivalité entre clubs et tentatives de rapprochement
Entre 1931 et 1935, une forte rivalité oppose le CPTA et l’ACP2. Tous deux se disputent les subventions, la reconnaissance, les pilotes et les événements. L’ACP2 organise le « Tour du Sud-Est Aérien » avec des invités de renom comme Maryse Bastié. Malgré des tentatives avortées de fusion, la mort accidentelle d’Henri Chapelet, figure centrale du CPTA, en septembre 1935, accélère le rapprochement des deux structures.Création du terrain de L’Enfant et déménagement à Aix
Grâce à des soutiens financiers, l’ACP2 achète un terrain à Aix-en-Provence (terrain de L’Enfant), construit des hangars et un club house, et quitte Marignane en 1936. L’installation permet de renforcer les activités à Aix jusqu’à la guerre. L’armée s’intéresse un temps au site, mais construira finalement l’aérodrome des Milles à proximité immédiate.Occupation allemande et conséquences
En 1942, les terrains de L’Enfant et des Milles sont réquisitionnés par les forces allemandes. Le terrain des Milles devient base opérationnelle avec des chasseurs Messerschmitt 109. À leur départ, l’armée française prend possession du terrain des Milles pour y établir la Base Aérienne 114, active jusqu’en 2000.1945 – Renaissance de l’aviation civile : naissance de l’UPAP
Le 12 janvier 1945, le Dr Gleize-Rambal fonde l’Union Populaire Aéronautique de Provence (UPAP), qui deviendra l’Aéro Club de Marseille. Dès 1946, plusieurs avions sont acquis grâce aux dons de l’armée. L’aéromodélisme, le vol à voile et le parachutisme y sont également pratiqués. En parallèle, l’ACP2 tente de relancer son activité sur le terrain de L’Enfant, mais sans succès.Coopération, puis fusion des clubs
L’ACP2 rejoint finalement les installations du terrain des Milles. En 1954, elle finance un club house et possède ses propres avions. En 1960, l’ACP2 et l’Aéro Club de Marseille fusionnent pour former l’Aéro Club de Marseille Provence, avec un conseil d’administration élargi. La fusion est motivée par une volonté de mutualiser les moyens et de renforcer l’aviation privée.Du Marseille Provence à l’Aéro Club Aix-Marseille (ACAM)
En 1969, le club prend son nom actuel : Aéro Club Aix-Marseille (ACAM). Le siège social est transféré à l’aérodrome des Milles. Certaines sections du club (parachutisme, vol à voile, aéromodélisme) quitteront progressivement les lieux. Seule la section de vol moteur y reste encore aujourd’hui.Le terrain des Milles et l’ACAM aujourd’hui
L’aérodrome des Milles, né d’un terrain militaire et civil, devient un site majeur de l’aviation de loisir dans la région. Le hangar métallique actuel aurait été récupéré de Meyrargues. Le club dispose de bâtiments, d’une flotte d’avions et d’installations modernes pour la formation et la pratique aéronautique.L’ACAM aujourd’hui
L’ACAM est une association loi 1901 affiliée à la Fédération Française Aéronautique (FFA), avec environ 300 membres et 3 500 heures de vol annuelles. Elle dispose de 7 à 10 avions, dont des DR400 et Evektor. Le club forme une cinquantaine d’élèves chaque année dans sa DTO (Declared Training Organization) reconnue par la DGAC, et prépare au BIA dans plusieurs établissements scolaires. Il est aussi centre d’examen pour les licences LAPL et PPL.L’ACAM est aujourd’hui l’héritier vivant de plus d’un siècle d’histoire aéronautique dans le Sud de la France.
Cet article doit sa réalisation au travail rigoureux de recherche et de rédaction mené par Yves Despas, pilote au sein de notre aéroclub.Sources et Références
- Pierre Moutin – L’aviation civile à Marseille 1910–1936 – Université de Provence – 1981
- Revues : « Voler faire voler », « L’Azur », « Le Petit Marseillais »
- Archives de la CCIMP, DGAC, Université de Provence
- https://www.aeroclub-acam.fr/web/
- Carte du terrain historique
- Article sur le terrain de L’Enfant